Laisse-moi te raconter une histoire vraie. Un jour, dans ma classe, deux filles se disputaient. Le ton montait et l’agressivité dans leur voix m’a fait m’approcher d’elles. Elles me disent :
Sophie : « Hein dit, maitresse, que le mot « clef » s’écrit avec un f à la fin ?
Julie : « Je suis sûre que non !! Il s’écrit « clé », avec un accent aigu !
Elles se toisaient du regard. A ce moment, j’ai pu clairement déceler :
– de l’assurance : Chacune était convaincue d’avoir raison.
– de la compétitivité : Qui allait avoir raison et pouvoir fanfaronner ?
– de la colère et de l’agacement : Chacune remettait en doute l’intelligence de l’autre.
– du jugement : Chacune rabaissant l’autre dans son estime
– un peu de doute dans tout ça.
Pas très réjouissant. Leur cœur ne brillait pas de joie dans tous les cas. Et je leur dis alors :
« Les filles, les deux orthographes sont correctes. Vous avez donc toutes les deux raison. »
Gloups. En elles se mélangeaient la fierté d’avoir raison pour leur mot et la honte d’avoir tort pour le mot de l’autre.